L’initiative A2A de Google veut permettre aux agents intelligents de collaborer entre eux
Aujourd’hui, dans l’intelligence artificielle, chaque acteur développe ses propres assistants, agents et outils, souvent enfermés dans des écosystèmes bien cloisonnés. Mais et si demain, ces agents pouvaient enfin collaborer, quel que soit le créateur ou la plateforme ? C’est justement ce que propose le projet A2A (Agent-to-Agent) dévoilé par Google.
Qu’est-ce que A2A ?
A2A est une initiative de Google pour poser les bases d’un standard d’interopérabilité entre agents intelligents. Autrement dit : permettre à des agents conçus par des entreprises différentes (comme Google, OpenAI, Anthropic, etc.) de dialoguer, coopérer et accomplir des tâches ensemble, de manière fluide, sécurisée et contrôlable.
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Plutôt que de garder chaque agent dans sa bulle, A2A propose un langage commun, des protocoles d’échange, et une manière standardisée de s’invoquer mutuellement. Comme le souligne Google, cela ouvre la voie à une IA plus modulaire, plus flexible et surtout centrée sur l’utilisateur.
Un exemple concret pour mieux comprendre
Imaginons que vous utilisiez un assistant personnel basé sur Gemini, l’IA de Google. Vous lui demandez de planifier un voyage. Pour cela, il pourrait :
- Demander à un agent de réservation (développé par une autre entreprise) de trouver les meilleurs vols.
- Contacter un agent de gestion de documents pour générer un itinéraire au format PDF.
- S’appuyer sur un agent spécialisé dans la conversion de devises pour estimer les coûts selon votre pays.
Avec A2A, tous ces agents — même s’ils viennent d’environnements concurrents — peuvent se parler et travailler ensemble, comme une équipe bien rodée.
Les partenaires confirmés du protocole A2A
Google a annoncé le lancement du protocole A2A avec le soutien de plus de 50 partenaires technologiques et prestataires de services. Parmi les entreprises technologiques impliquées, on retrouve notamment :
- Atlassian
- BoxGitHub
- Cohere
- Intuit
- LangChain
- MongoDB
- PayPal
- Salesforce
- SAP
- ServiceNow
- UKG
- Workday
Du côté des prestataires de services, des entreprises telles que Accenture, BCG, Capgemini, Cognizant, Deloitte, HCLTech, Infosys, KPMG, McKinsey, PwC, TCS et Wipro participent également à cette initiative.
Avancées concrètes et prochaines étapes
Le protocole A2A est actuellement disponible en open source, avec une spécification technique détaillée et des exemples de code accessibles sur le dépôt GitHub officiel. Google prévoit de lancer une version prête pour la production du protocole plus tard cette année, en collaboration avec ses partenaires..
Le projet continue d’évoluer grâce aux contributions de la communauté, avec des améliorations prévues telles que :
- L’ajout de mécanismes de découverte d’agents plus robustes
- Le support de nouvelles modalités de communication (audio, vidéo)
- L’amélioration de la gestion des tâches longues et complexes
- Le renforcement des mécanismes de sécurité et d’authentification
Pour en savoir plus et participer au développement du protocole, vous pouvez consulter le site officiel du projet : https://developers.googleblog.com/en/a2a-a-new-era-of-agent-interoperability/.
Pourquoi c’est une avancée majeure ?
Aujourd’hui, la plupart des systèmes IA sont fermés et limités à ce qu’ils savent faire eux-mêmes. Cela bride leur potentiel et oblige les utilisateurs à jongler entre plusieurs outils, souvent incompatibles.
A2A vient changer la donne :
- Interopérabilité native : les agents peuvent se comprendre et collaborer sans qu’un humain ait à tout réécrire.
- Spécialisation des agents : au lieu d’avoir un agent « généraliste » qui fait tout moyennement, on peut imaginer des agents experts qui coopèrent pour offrir le meilleur résultat.
- Contrôle et sécurité : l’utilisateur garde le pouvoir sur les permissions données aux agents, les données qu’ils échangent, et peut superviser l’ensemble de la chaîne.
Quels sont les défis à surmonter ?
Évidemment, cette belle vision soulève plusieurs questions :
- Sécurité des échanges : comment garantir que les données partagées entre agents ne soient pas détournées ou mal utilisées ?
- Confiance : peut-on vraiment faire confiance à un agent tiers inconnu qui va interagir avec notre assistant ?
- Normes à définir : pour que tous les agents puissent se comprendre, il faut définir des standards ouverts, stables et partagés par tous les acteurs… ce qui demande de la coopération entre concurrents.
Mais Google mise sur un modèle collaboratif : la proposition A2A n’est pas un produit fermé, c’est une initiative ouverte, destinée à être discutée, améliorée et adoptée par la communauté des développeurs d’IA.
Vers un écosystème d’agents intelligents
À long terme, A2A pourrait donner naissance à une véritable économie des agents : des marketplaces où l’on choisit l’agent le plus adapté à une tâche, des modules IA que l’on assemble comme des Lego pour créer des assistants sur mesure, ou encore des agents qui évoluent ensemble, apprennent les uns des autres et se recomposent à la volée.
C’est un peu comme si Internet avait enfin trouvé son équivalent dans le monde des intelligences artificielles : un réseau ouvert, dynamique, collaboratif, et surtout orienté vers les usages concrets.