Créer un agent IA dans n8n : le manuel du démiurge contemporain qui veut bosser moins en paraissant faire plus
Un jour, quelqu’un quelque part a décidé qu’automatiser ne suffisait plus. Il fallait que ça raisonne. Que ça choisisse. Qu’on donne aux scripts l’illusion d’une conscience. Bienvenue dans l’ère des agents IA à la sauce n8n, ces entités capables de décider pour toi. Et parfois contre toi (si tu lui donnes tous les pouvoirs).
Mais bonne nouvelle : tu peux en créer un toi-même avec n8n. Et non, pas besoin de coder. Juste de penser un peu.
- Poser les bases : qu’est-ce qu’un agent IA ?
- Pourquoi utiliser n8n pour créer tes agents IA ?
- MCP : le super-pouvoir de l’agent IA
- System Prompt : le mode d’emploi de ton agent
- RAG, la mémoire viking qui n'oublie rien
- Architecture multi-agents : diviser pour régner
- Les 5 lois sacrées de la création d’agents
- Pour conclure, parce qu'il savoir se dire au-revoir.
Poser les bases : qu’est-ce qu’un agent IA ?
Si tu veux comprendre ce qu’est un agent IA, commence par oublier ce que tu sais sur les chatbots. Ici, on ne parle pas d’un perroquet prétentieux qui répète Wikipedia avec des tournures empathiques. On parle d’une entité qui prend une mission, analyse le contexte, choisit les outils à disposition, exécute les actions nécessaires, et recommence jusqu’à ce que mort (ou timeout) s’en suive.
Un agent IA est une machine qui agit. Pas un assistant. Un opérateur. Il s’en fout de te plaire. Il veut accomplir la tâche. Sauf si tu lui dis d’attendre. Alors il attend. Mais pas plus de 30 secondes, faut pas déconner.
Il a 4 organes vitaux :
- Modèle IA : c’est son cerveau. Un LLM (Large Language Model) comme GPT-4, Claude, Mistral… Il comprend les requêtes, les analyse, les transforme en plan d’action. Et parfois en poème. Par erreur.
- Mémoire : il a une mémoire à court terme, comme un poisson rouge surdosé à la caféine. Par défaut, il oublie tout entre deux requêtes. Mais tu peux lui greffer une mémoire (Window Buffer, vectorielle, ou persistante), et il commencera à se souvenir. Un peu trop parfois.
- Outils : il ne sait pas tout faire tout seul. Il utilise des API, des modules (Gmail, Slack, Notion, HTTP, fonctions custom…), exactement comme un stagiaire bien dressé. Tu lui dis « tu peux utiliser l’email », il l’utilise. Sinon, il se tait. En théorie.
- System Prompt : c’est le cœur de la machine. Une grande fiche de poste, bien structurée, où tu lui dis ce qu’il est, ce qu’il doit faire, ce qu’il n’a pas le droit de faire, et comment se comporter en société. Sans ce prompt, l’agent est comme un chat sous amphét’ : imprévisible, parfois touchant, souvent destructeur.
Contrairement à un workflow classique – où chaque étape est prévue à l’avance, comme dans un GPS sans sens de l’humour – un agent IA réfléchit. Il lit ta requête, regarde la météo, soupèse les options, consulte ses outils, et choisit. Il peut zapper une étape. Ou en inventer une. Pour le meilleur ou pour le WTF.
Exemple concret : Tu veux qu’il prévienne un client que sa commande est annulée. Tu ne précises pas le ton. L’agent envoie :
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Les formations n8n vous ouvrent les portes d’une automatisation intelligente, fluide et évolutive. Vous y apprendrez à construire des workflows sur mesure, à interconnecter vos outils métiers, à transformer vos données, et même à intégrer des agents IA ou des systèmes RAG dans vos scénarios. Grâce à une approche progressive et concrète, vous gagnez en clarté, en efficacité, et en autonomie pour faire de n8n un véritable levier de productivité dans vos projets.
« Bonjour. Vous n’aurez rien. Merci. Bonne journée. »
Est-ce qu’il a eu tort ? Peut-être pas. Est-ce qu’il a détruit la relation client ? Sûrement. Mais la tâche est faite.
C’est ça, un agent IA. Une machine opérationnelle, brillante, dépourvue de bon sens si tu ne l’as pas méthodiquement installé dans ses entrailles.
Pourquoi utiliser n8n pour créer tes agents IA ?
Parce que n8n, c’est l’équivalent open-source d’une salle de contrôle de la NASA. Mais en version drag & drop, avec moins de budget et plus de liberté. Commence par souscrire à n8n cloud, ou mieux installe-le sur ton serveur VPS (avec Docker).
Tu veux un outil visuel, modulable, sans abonnement mensuel qui pique les yeux ? n8n est fait pour toi. Tu veux bidouiller des agents IA, greffer des webhooks, manipuler des API et garder un contrôle absolu sur ton infrastructure ? Tu es au bon endroit. Tu veux créer des agents IA comme on cuisine un plat mijoté, en adaptant chaque ingrédient à ton goût ? Alors n8n est ta cuisine.
Ce qui rend n8n unique :
- Open-source & self-hostable : tu peux tout déployer chez toi, dans ton cloud, ou sur une clé USB si tu es joueur. Tu as accès à tous les recoins, tous les logs, tous les secrets.
- +300 intégrations natives : Gmail, Notion, Slack, Airtable, et tout ce que la jungle des API peut offrir.
- Une interface visuelle : tu crées ton flow comme tu dessines un schéma sur un tableau blanc. Chaque node est une brique logique. Tu les connectes, tu les testes, tu recommences.
- Tu peux coder si tu veux, mais pas besoin. Et si tu veux coder, tu peux. JS dans les fonctions, appels HTTP, expression parser… Le bac à sable est grand.
- Agents IA nativement intégrés depuis 2024 : plus besoin de passer par 4 modules tiers et deux sacrifices animaux pour gérer tes prompts.
Exemple : Tu veux créer un agent IA qui reçoit des demandes par webhook, analyse la requête, et choisit entre envoyer un email, ajouter une tâche Notion ou chercher une donnée dans BigQuery ? Trois nodes, un prompt, un test. Et c’est en ligne. En 30 minutes. Sans une ligne de backend.
Et ça marche. Pas toujours comme tu veux. Mais toujours comme tu l’as configuré.
n8n, c’est le terrain de jeu idéal pour transformer tes idées bancales en agents IA redoutables. Parce qu’ici, tu vois tout, tu modifies tout, tu comprends tout. Enfin, presque tout. Et c’est déjà beaucoup.
MCP : le super-pouvoir de l’agent IA
Bienvenue dans le cerveau distribué. Le Model Context Protocol, ou MCP, c’est l’équivalent d’un traducteur universel entre ton agent IA et le reste de ton système. Sans lui, ton agent est un ermite brillant : il pense beaucoup, mais il n’agit pas. Avec lui, il devient un chef d’orchestre sous stéroïdes, capable de piloter tous tes outils comme un virtuose.
Qu’est-ce que le MCP, exactement ?
Le MCP est un protocole qui permet à un agent IA de découvrir, comprendre et utiliser dynamiquement les outils (ou services) que tu exposes via n8n.
En clair :
- Tu exposes tes outils comme des services via un
MCP Server Trigger
- Tu connectes ton agent IA à ce serveur via un
MCP Client Tool
- Il consulte les outils disponibles, lit leurs paramètres, comprend leurs fonctions, puis les utilise sans que tu aies à tout détailler dans le prompt
C’est un peu comme si ton agent IA entrait dans une cuisine, ouvrait les placards, lisait les étiquettes, et préparait le dîner. Sauf qu’il peut aussi lancer le lave-vaisselle et appeler Uber Eats si l’huile est périmée.
Exemple réel : Un agent Claude sur Cursor reçoit le message « envoie ce document à l’équipe et archive-le dans Notion ».
- Il utilise MCP pour accéder à ton Slack et ton Notion exposés via n8n
- Il lit les specs, comprend les champs requis
- Il exécute les actions sans avoir été explicitement guidé pour chacune
Avantages énormes :
- Moins de prompt engineering à gérer
- Pas besoin de chaîner manuellement chaque étape
- Tu peux exposer des dizaines d’outils, et laisser l’IA choisir
Mais soyons clairs : Le MCP, en 2025, c’est encore un ado en pleine crise de croissance.
Limite | Traduction humaine |
---|---|
Connexion SSE uniquement | Il n’entend que ce qu’on lui souffle. Pas encore de mémoires longues ou de CLI spéciales. |
Pas de chaînage intelligent | Il fait une tâche à la fois. Un peu comme un agent de guichet SNCF un lundi matin. |
Prompt parfois ignoré | Claude notamment. Il décide parfois de vivre sa meilleure vie. |
Ce que tu peux faire aujourd’hui :
- Créer un MCP Server dans n8n
- Exposer des outils internes : CRM, Slack, GPT, Zapier, etc.
- Connecter ton agent IA via Cursor, Claude Desktop, etc.
- Et le voir agir en direct à partir d’une interface chat ou d’un webhook
« Envoie un SMS au client X et crée-lui un dossier dans Airtable » → l’agent le fait. Tout seul. Parfois trop seul.
Conclusion : Le MCP est une révolution en cours. C’est ce qui transforme tes outils en une armée de services interopérables. Et ton agent IA en général à la Napoléon, capable de décider, d’agir et de réajuster en fonction du champ de bataille.
Mais n’oublie jamais : c’est toi qui choisis les guerres.
System Prompt : le mode d’emploi de ton agent
Si tu ne lui dis pas qui il est, ton agent va improviser. Et ce sera rarement glorieux. Le System Prompt, c’est la colonne vertébrale de ton agent IA. C’est son éthique, sa loi, son agenda, son code moral. Tu veux qu’il soit un assistant discret ? Dis-le. Tu veux qu’il balance tes mails dès qu’il entend le mot « urgence » ? Spécifie-le. Sinon, il fera ce que font tous les agents livrés à eux-mêmes : n’importe quoi, mais avec sérieux.
Qu’est-ce qu’un bon System Prompt ?
Un prompt n’est pas un poème. Ce n’est pas une incantation mystique. C’est un contrat de travail. Plus il est flou, plus ton agent deviendra ingérable. Plus il est clair, plus il te rendra fier.
Voici les 4 piliers d’un prompt efficace :
- Le contexte Explique-lui dans quel environnement il évolue, ce qu’on attend de lui, qui il sert. Ce n’est pas de la politesse. C’est de la survie cognitive.Exemple :Tu es un agent IA déployé dans un processus de support client d’une entreprise SaaS. Tu dois traiter les demandes simples, transmettre les autres au support humain, et toujours rester professionnel.
- Les outils à disposition Liste ce qu’il peut utiliser, et pourquoi. Pas de zone grise. Tu lui donnes un marteau ? Précise que ce n’est pas pour les vitres.Exemple :Tu peux utiliser :
- Slack pour informer l’équipe interne
- Gmail pour répondre aux clients
- Google Sheets pour lire ou ajouter des lignes
- Les règles Ce sont les bornes de ton autoroute. Sans elles, ton agent prendra la nationale en sens inverse.Exemples :
- Ne réponds jamais si tu n’es pas certain de l’information.
- Ne modifie jamais un document sans validation.
- Ne propose pas de remise sans vérification dans la base « Promos ».
- Des cas concrets Parce que rien ne remplace un bon exemple. Donne-lui des cas réels avec réponse modèle. Même si tu as l’impression de démontrer à un adulte comment marcher.Exemple :Question : « Je ne peux pas accéder à mon compte. » Réponse : « Bonjour, pouvez-vous nous préciser l’erreur rencontrée ? Vous pouvez déjà essayer de réinitialiser votre mot de passe via ce lien : … »
Astuces de sioux
- Structure ton prompt en markdown avec
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… Tu t’y retrouveras plus tard, et ton agent aussi. - Versionne tes prompts. Garde un historique. Le prompt parfait aujourd’hui est peut-être celui que tu devras enterrer demain.
- Teste le prompt avec différents inputs. Regarde où ça déraille. Corrige. Réessaie.
Grille de départ :
# Contexte
Tu es un agent IA support de niveau 1 pour une boutique e-commerce. Tu es intégré à un workflow automatisé sous n8n.
# Objectif
Répondre aux questions simples des clients sur leurs commandes, retours, et délais de livraison. Transmettre les demandes complexes au support humain.
# Outils disponibles
- Gmail : envoyer des réponses
- Google Sheets : consulter l’historique client
- Slack : informer l’équipe
# Contraintes
- Toujours saluer et signer les messages
- Ne jamais donner d'information sans source précise
- Ne jamais traiter deux tickets en parallèle
# Exemples
Demande : "Où en est ma commande 12345 ?"
Réponse : "Bonjour, votre commande 12345 est en cours de livraison. Elle devrait arriver sous 2 jours. Bien à vous, L’équipe Support"
En bref : un System Prompt, c’est le brief que tu ne peux pas te permettre de bâcler. Chaque mot est un rail posé pour que ton train d’agents IA ne déraille pas à 300 km/h dans un Slack corporate.
RAG, la mémoire viking qui n’oublie rien
RAG. Quatre lettres qui sonnent comme une arme scandinave, mais qui désignent une méthode très précise : Retrieval-Augmented Generation. Pour les humains normaux : l’IA va chercher des infos dans une base (souvent vectorielle), puis elle génère une réponse avec ce qu’elle a trouvé.
Mais attention, le RAG n’est pas un agent IA. C’est un outil de recherche contextuelle intelligente. C’est l’archiviste du château, pas le stratège. Il cite, il répond, mais il ne décide pas.
Comment ça fonctionne ?
- Tu envoies une question.
- Le système transforme cette question en vecteur (une sorte d’empreinte numérique).
- Il compare ce vecteur à d’autres vecteurs présents dans la base (par exemple ceux créés à partir de documents PDF, emails, pages web…).
- Il récupère les passages les plus proches.
- Il les envoie au LLM (GPT, Claude, etc.) pour que celui-ci génère une réponse.
C’est comme si tu posais une question à un bibliothécaire qui court chercher des livres, les ouvre à la bonne page, puis demande à ChatGPT de résumer le tout.
Pourquoi c’est utile ?
Parce qu’un LLM, aussi puissant soit-il, n’a aucune connaissance de ton contexte propre : tes produits, ton process, ta politique de remboursement, les délires internes de ton service client.
Le RAG comble ce vide en apportant de la donnée « fraîche » et contextuelle.
Exemple :
Question : « Quels sont les délais de retour pour les produits soldés ? » → Le RAG va chercher dans la base documentaire interne et ressortir le paragraphe du règlement qui dit : « Les articles soldés peuvent être retournés dans un délai de 14 jours. »
Pourquoi ce n’est PAS un agent ?
Parce que le RAG ne prend aucune décision.
- Il ne choisit pas d’envoyer un mail.
- Il ne se dit pas : « Tiens, je vais aussi alerter l’équipe marketing. »
- Il ne combine pas plusieurs actions.
Il répond. Point.
Un agent, à l’inverse :
- Peut décider d’enchaîner 3 actions différentes.
- Peut choisir de ne pas répondre si les données sont floues.
- Peut demander de l’aide à un autre agent ou planifier une tâche.
Quand utiliser un RAG ?
- Tu veux répondre à des questions basées sur des documents internes.
- Tu as une base d’infos stable, bien structurée.
- Tu veux une réponse contextuelle, mais pas d’action automatique.
Quand NE PAS utiliser un RAG ?
- Quand tu veux que l’IA agisse, pas juste qu’elle parle.
- Quand il y a une logique d’évaluation, de prise de décision, de choix d’outils.
- Quand il faut chaîner des étapes (ex. : recherche + prise de rendez-vous + mail de confirmation).
Ce que tu peux faire dans n8n avec RAG
- Ajouter un node « Vector Search » (ex : Pinecone, Weaviate, Qdrant).
- Injecter les résultats dans le prompt de ton module OpenAI.
- Afficher la réponse dans un chat, ou l’envoyer par mail.
Tu peux même faire un workflow mixte : RAG pour trouver l’info, puis un agent IA pour savoir quoi en faire. C’est le duo parfait. L’archiviste et le stratège. Le cerveau gauche et le bras armé.
Architecture multi-agents : diviser pour régner
Un agent IA seul, c’est comme un roi sans armée : impressionnant, mais vite débordé. Quand les tâches se multiplient, que les compétences se spécialisent, il est temps d’entrer dans l’âge des architectures multi-agents. C’est là que tu passes du bricoleur du dimanche au stratège en génie logiciel.
Pourquoi décomposer en multi-agents ?
Parce que vouloir tout faire avec un seul agent, c’est comme vouloir que ton frigo fasse aussi la lessive. Il va finir par électrocuter le chat.
Avantages clés :
- Modularité : chaque agent est spécialisé, plus simple à déboguer.
- Parallélisation : plusieurs agents peuvent travailler en même temps.
- Réutilisabilité : un agent « Email » peut être réutilisé dans 12 workflows différents.
Les rôles typiques
- Agent chef d’orchestre : il reçoit une demande complexe, décide quoi faire, et délègue.
- Sous-agents spécialisés : un par fonction : scraping, enrichissement, validation juridique, envoi d’emails, etc.
- Connecteurs MCP : les agents accèdent aux outils via MCP, sans qu’on leur tienne la main.
Exemple concret : gestion intelligente des leads
- Le formulaire est rempli.
- L’agent principal reçoit la demande.
- Il appelle l’agent « enrichissement » pour enrichir les données du lead avec Clearbit.
- Ensuite, il passe la main à l’agent « qualification » pour scorer le lead.
- Puis à l’agent « communication » pour envoyer un email de bienvenue.
- Enfin, il confie à l’agent « CRM » le soin d’enregistrer le tout dans Hubspot.
Le tout, sans que personne n’ait levé le petit doigt. Sauf toi, pour appuyer sur « Exécuter ».
Méthodologie de conception
- Découpe les fonctions : que fait chaque partie du process ? Peut-elle être isolée ?
- Attribue les rôles : un agent = une mission claire.
- Crée un protocole d’échange entre agents (via n8n ou MCP).
- Teste en silo chaque agent avant de les faire parler entre eux.
Bonnes pratiques
- Ne mets jamais plus de 3 responsabilités à un agent.
- Centralise les logs d’actions dans un seul dashboard.
- Versionne chaque prompt d’agent comme un code produit.
- Utilise des noms explicites :
Agent_Lead_Enrich
,Agent_CRM_Inject
, pasAgent2_final_bis
Les limites
- Le multi-agent n’est pas magique. Plus il y a de composants, plus il y a de points de friction.
- Gère bien la mémoire : chaque agent a sa propre vision du monde.
- Attention aux boucles infinies : un agent qui appelle un autre qui l’appelle en retour… c’est un sketch de Groland.
Et après ?
Un jour, tu connecteras plusieurs architectures multi-agents entre elles. Tu parleras de « systèmes répartis cognitifs » sans trembler. Tu dormiras peu, mais ton entreprise tournera mieux.
Jusque-là, reste simple : un agent pour chaque tâche, un cerveau pour les gouverner tous.
Les 5 lois sacrées de la création d’agents
Créer un agent IA, ce n’est pas coller trois nodes dans un coin et espérer qu’il devienne Einstein. Non. C’est un métier. Un art. Un sport de combat contre l’imprécision et la flemme.
Voici les cinq lois, non négociables, gravées dans le silicium et la sueur :
1. Cartographie avant action
Carte ton process avant de construire. Vraiment. Si tu te lances sans plan, tu vas construire un Boeing pour livrer une pizza. Chaque étape doit avoir un sens. Chaque embranchement, une raison. Sinon ton agent finira à envoyer des mails de relance à ta mère.
Conseil : utilise FigJam, Whimsical ou un vieux tableau blanc. Mais fais-le. Toujours.
2. Un outil = une fonction
Si tu files à ton agent 12 outils et zéro règle, il va s’en servir comme un gorille d’un smartphone : au mieux, il tape dessus. Au pire, il l’avale.
Commence avec 1 à 3 outils maximum. Tu verras vite si ça suffit. Ensuite, tu ajoutes des modules spécialisés. Sinon, bon courage pour comprendre pourquoi il t’envoie des tweets à la place des factures.
3. Le prompt n’est pas une poésie
Un prompt mal écrit, c’est un agent mal éduqué. Et comme les enfants mal éduqués, ça mord, ça ment et ça fout la honte en public.
Sois clair, structuré, précis. Tu veux qu’il vérifie une base avant de répondre ? Dis-le. Tu veux qu’il respecte un ton ? Donne-lui un exemple. Tu veux qu’il demande confirmation ? Imposes-le comme une règle écrite. Sans ambiguïté, pas d’ambiguïtés.
4. Plus tu vois, moins tu pleures
Debug = visibilité. Chaque action doit être traçable. Tu veux savoir pourquoi l’agent a envoyé ce message de rupture automatique à ton client VIP ? Il faut pouvoir retrouver la source. Et non, « il l’a décidé tout seul » n’est pas une excuse valable.
Ajoute des logs. Des commentaires. Des checkpoints. Et garde une copie de ses décisions. Sinon, tu vas jouer aux devinettes avec une IA capricieuse.
5. Commence simple. Puis échoue mieux.
Tu rêves d’un assistant personnel qui gère ton agenda, ta facturation, tes impôts et ton divorce ? Commence par un agent qui résume un texte.
Un use case. Une action. Une victoire. C’est comme ça qu’on apprend. Tu testes. Tu plantes. Tu corriges. Et tu recommences. Jusqu’à ce que ça tourne.
Et quand tu crois que c’est bon : tu testes encore. Parce que ton agent ne dort pas, mais il peut faire des conneries 24h/24.
Pour conclure, parce qu’il savoir se dire au-revoir.
Créer un agent IA avec n8n, ce n’est pas juste brancher un LLM sur deux boutons. C’est donner un cerveau à ton automatisation. C’est fabriquer un monstre utile, qui pense à ta place… et parfois trop.
Tu veux que ça marche ? Tu veux qu’il bosse pendant que tu dors (ou prétends bosser) ? Alors sois précis, sois logique, sois parano. Parce qu’un agent IA mal conçu, c’est un stagiaire éternel qui bosse vite, mal, et sans supervision. Mais avec autorité.
Tu veux en tirer le meilleur ? Voici ton triangle d’or :
- n8n : la forge
- MCP : l’établi
- System Prompt : le plan d’attaque
Et si tu veux que le tout ne s’effondre pas comme un château de cartes animé par Siri, retiens ceci : un agent IA ne remplace pas ton cerveau, il l’amplifie. Ce que tu ne sais pas modéliser, il ne saura pas exécuter.
Alors forge. Teste. Corrige. Et surtout, documente.
Un bon agent t’assiste.
Un excellent agent t’anticipe.
Un mauvais agent… envoie ton mot de passe à toute ta base client.
À toi de choisir ton destin. 🪓